C’est claire, comme l’avait dit l’ancien député de l’opposition Emile Paré, que c’étaient les citoyens ordinaires, surtout une jeunesse marginalisé, qui ont finalement destitué Blaise Compaoré de Kosyam, après ses 27 (ou même 31 !) ans de pouvoir. Et comme l’avait dit Saran Sérémé, c’est la première vraie révolution Burkinabè.
Donc c’est avec hésitation et angoisse que plusieurs Burkinabè attendent la suite des actions courageuses de la semaine du 31 octobre, et les années de manifestations, marches, plannings, et meetings qui ont précédé la semaine de crise. Une grande déception de voir Yacouba Zida, un responsable de l’RSP, garde présidentielle de Blaise Compaoré, prendre le pouvoir, même s’il se déclare avec cette mouvement civile. S’il est vraiment avec eux, qu’il applique les principes d’une transparence radicale. C’est cette transparence qui sera le seul garant d’une révolution transformatrice. Oui, Zida pourra destituer les membres de l’ancien régime et satisfaire ainsi le sentiment naturel de justice. Oui, il pourra donner des postes importantes à Guy Hervé Kam et Augustin Loada, et ainsi satisfaire les liders d’une partie de la société civile. Oui, il pourra dialoguer pendant des mois avec Zépherin Diabré et Roch Mar Christian Kaboré. Mais, à la fin, tout dépendra de lui Zida, et sans transparence il pourra, et inévitablement il commencera, a manigancer, manipuler, se sentir sous certains pressions… et le grand jeu recommencera. Lamizana 3.0. Une révolution devra mettre fin à ce jeu. Instituer un compromis social où l’alternance et la transparence devra être l’ordre du jour.
Alors, si Zida mérite la confiance de ceux qui se sont mis devant les chars de l’armée le 31 octobre, qu’il déclare que demain il va remettre le pouvoir à un conseil républicain provisionnel.
En plus, que les membres de ce conseil déclarent leurs biens. Et si lui-même sera membre de ce conseil, que lui aussi déclare ses biens.
Et en plus de cela, qu’il témoignage, sous serment et devant le publique, son rôle dans les évènements de l’ère Compaoré. S’il n’a rien fait, tant mieux. S’il a participé, ou avait connaissance des faits du décès de Norbert Zongo, Salifou Nebié, Clément Ouédraogo, guerre au Liberia, corruption au Darfour et au MONUSCO, collusion avec MNLA et MUJAO pour prises d’otages (comme le disent les uns et les autres), qu’il met ça à la lumière des caméras et smartphones. La vérité est la première pierre de toute maison politique.