Excellent article de Yann Nikièma sur lefaso.net:
L’insécurité grandissante dans la zone frontalière met à rude épreuve le fonctionnement du système éducatif. Selon les statistiques de la Direction Provinciale de l’Education Préscolaire, Primaire et non formelle du Yatenga (DPEPPNF/Y), la commune de Kaïn compte 13 écoles primaires publiques, 03 écoles coraniques et 75 enseignants dispensent des cours au profit de 2428 élèves. L’ouverture du lycée départemental depuis quelques années et qui compte six classes actuellement contribue à la résolution de la problématique de l’enseignement dans cette localité. Malheureusement, lors de notre premier séjour dans la commune, aucun établissement n’était ouvert à cause de la grève des enseignants et de l’assassinat du professeur. A l’heure même où les évaluations des élèves ont commencé sur le territoire provincial (12 février 2018) pour sauver l’année scolaire, les écoles du territoire communal de Kaïn lors de notre second passage restent toujours fermées.
Cette situation est déplorée par cet instituteur de l’école du village de Nénébourou qui se confie : « C’est avec regret que les enseignants ont déserté les classes pour sauver leur vie. Nous n’avons aucune garantie de protection face à la menace des forces du mal. Nous savons que nous sommes dans une zone dite « rouge », la barbarie de la nuit du 26 Novembre 2017 est venue tout confirmer. On va faire comment ? Que feriez-vous à notre place ? Il faut que l’Etat prenne ses responsabilités pour sauver l’école ».